- PRAGUE (UNIVERSITÉ DE)
- PRAGUE (UNIVERSITÉ DE)PRAGUE UNIVERSITÉ DEJusqu’au milieu du XIVe siècle, sans doute en raison de l’archaïsme de ses structures sociales, l’Europe centrale et orientale n’a pas eu d’université propre et ses étudiants devaient aller à Paris ou à Bologne. En 1347, Charles IV, roi des Romains et roi de Bohême, obtint du pape Clément VI la création d’une université complète à Prague, sa capitale, où existaient déjà des écoles d’arts et de théologie. Il fonda aussi, en 1366, le Collegium Carolinum pour les étudiants en théologie. Le succès fut rapide; vers 1380, l’université comptait environ cinquante professeurs et quinze cents à deux mille étudiants. Des conflits éclatèrent bientôt entre les Allemands, majoritaires, regroupés dans les «nations» de Saxe, de Bavière et même de Pologne, et les Tchèques de la «nation» de Bohême; opposition à la fois nationale et doctrinale: alors que les Allemands étaient «nominalistes», les Tchèques étaient «réalistes» et diffusaient les idées hétérodoxes de Wyclif. À partir de 1402, ils se trouvèrent un chef en la personne du recteur Jean Hus (1369-1415). En 1409, le décret de Kutna Hora donna aux Tchèques la majorité dans les conseils de l’université. Les Allemands s’en allèrent à Leipzig où ils fondèrent une nouvelle université. À Prague, Jean Hus continuait à prêcher pour la réforme de l’Église, ce qui lui valut d’être condamné au concile de Constance (1414) et brûlé vif le 6 juillet 1415. Cependant, dans les troubles qui suivirent cette exécution, l’université de Prague adopta dans l’ensemble une attitude modérée, très hostile aux thèses extrêmes des taborites. Les XVIe et XVIIe siècles furent pour l’université de Prague une période difficile, du fait de la concurrence des Jésuites qui, en 1654, absorbèrent complètement la faculté des arts. Mais elle a retrouvé un rôle important depuis le XIXe siècle, à la fois par la création de nombreux instituts scientifiques et techniques et par le rôle qu’elle a joué dans le réveil de la conscience nationale tchèque.
Encyclopédie Universelle. 2012.